Ce que l'Océan ne dira jamais : Le livre de Aurélie Dye-Pellisson

1899, Zélie a vu partir ses deux frères aînés Alfred et Georges quelques années plus tôt pour tenter leur chance aux Etats unis. Elle attend son tour et rêve d'un autre destin que celui qui l'attends dans sa région des Hautes Alpes, pour devenir Institutrice.  Mais un matin, une lettre arrive enfin, elle va pouvoir à son tour les rejoindre accompagnée de son dernier frère Jean.  Direction la côte ouest, San Francisco ! Ce roman nous emporte vers de nouvelles contrées pour suivre Zélie qui va devoir faire face à un changement radical, tout est different là bas, la langue, les villes gigantesques, l'animation jour et nuit, tout sauf sa condition de femme qui elle n'a pas bougée !  Elle s'était imaginé une autre vie que celle que ses frères lui imposent avec les tâches subalternes de leur hôtel! Aussi, prisonnière des conventions de l'époque, elle est bien décidée à faire face et pouvoir concrétiser son rêve : l' écriture ! Une jolie histoire de femme courageuse empreinte de liberté qui va devoir se battre pour s'émanciper et s'accomplir dans ce nouveau monde. J'ai aimé ce personnage de battante mis en valeur par la très jolie plume de  l'autrice, elle nous fait traverser les embûches et les catastrophes : la peste, un séisme  et le naufrage du Princesse Sophia que va devoir surmonter Zélie. Enfin, Chère Aurelie, J'ai eu le sentiment que vous livriez par la voix de Zélie, vos propres ressentis, vos émotions dans l'exigence et la nécessité de l'écriture. La force des mots pour apaiser la souffrance et la force de l'écrit pour renaître à nouveau, vous ont sûrement habité pour puiser ce joli texte!  J'ai pensé aussi à cette phrase Quoiqu'il arrive ne jamais oublier ses rêves!! Merci. Merci aussi @editions_heloise_dormesson pour l'envoi de ce roman à titre gracieux! Avez-vous lu ce roman historique ? Êtes-vous tenté ?

Quelle belle découverte ! Quelle jolie plume ! Je suis encore sous le charme de ce roman. J’ai tout aimé, l’histoire, les personnages, le contexte historique, les mots, les émotions… Zélie, fille des montagnes veut quitter sa région. Elle rêve plus grand et veut rejoindre ses deux frères partis tenter leur chance aux Amériques ! Quand arrive enfin le moment, elle est toute chamboulée par son arrivée à San Francisco, tout est si grand, si bruyant, si animé ! Quelle effervescence ! Elle va enfin pouvoir être libre, vivre de ses rêves et de sa passion : l’écriture ! Le chemin ne sera pas simple, il sera semé d’embûches, de drames, de tragédies. Il lui faudra faire des choix, surmonter des peines, croire en elle et ne pas baisser les bras. Zélie est tiraillée, hésitante, mais elle est tellement touchante. L’écriture est douce, sensible, elle m’a emportée dans cette histoire avec émotion et passion. C’est un roman « dédié » aux hommes et aux femmes qui, à la fin du XIXème siècle ont émigrés vers les Etats-Unis dans l’espoir d’un avenir meilleur ; c’est un hommage à l’écriture et à tous ceux qui utilisent leur plume pour transmettre, raconter et garantir que la mémoire reste vivante. C’est aussi un hommage aux 365 victimes du naufrage du Princess Sophia en 1918 ! C’est surtout un magnifique portrait de femme. Bref, un coup de coeur pour ce livre. L’histoire de Zélie restera gravée dans ma mémoire pour un bon moment #x1f497

Ce que l’océan ne dira jamais, ce sont ces colons venus de toute l’Europe pour tenter leur chance en Amérique. Il ne parlera pas de ces bateaux qui, en cette fin du 19ème siècle, emmenèrent les deux ainés puis la sœur et le frère cadet d’une famille des Hautes-Alpes vers San Francisco. Il ne dira rien non plus du naufrage du Princess Sophia qui emporta la vie de 365 colons revenant d’Alaska. Et ne se souviendra pas plus du retour vers son pays natal de Zélie, la plus jeune de la fratrie, devenue écrivaine outre-Atlantique. Pour cela, il aura fallu des mots et l’océan ne porte même plus, au creux de ses vagues, le souvenir de ces grandes migrations. Alors Aurélie Dye-Pellisson, au cœur de cette incroyable aventure que fut la conquête d’un continent, nous parle avec passion du pouvoir des mots et de la mémoire qu’ils véhiculent jusqu’à nous. Pour Zélie, ce sera par ces mots qu’elle gagnera son indépendance et deviendra une femme libre. Elle vouera sa passion pour l’écriture à témoigner des espoirs et des déceptions de ces chercheurs de fortune et à rendre hommage à ceux qu’un récif fit disparaître, dans la plus totale indifférence, alors que se signait l’armistice de la Grande Guerre. Du rêve américain au tremblement de terre de San Francisco, Zélie mettra ses mots de correspondante, de journaliste et d’écrivaine publique au service des autres. Ses écrits sauveront de l’oubli nombre de ces aventuriers du Nouveau Monde qui virent leurs espoirs sombrer dans les eaux glacées de l’Alaska. Avec ce roman historique, l’autrice nous offre un bel hommage à l’écriture et, en se plaçant du côté de ceux qui témoignent, elle nous rappelle à quel point les passeurs de mémoire éclairent aujourd’hui notre regard sur l’Histoire.