Méchamment Dimanche : Le livre de Pierre Pelot

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Héloïse d'Ormesson

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A l'occasion des vingt ans des éditions Héloïse d'Ormesson, la nouvelle édition du premier roman publié par la maison : le succès de Pierre Pelot, longtemps épuisé, prix Marcel Pagnol 2005.

De (auteur) : Pierre Pelot

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Expérience de lecture

Avis Babelio

mimichri

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 ans

La quatrième de couverture qualifie "Méchamment dimanche" d'extraordinaire roman d'apprentissage entre "La guerre des boutons" et "Mystic River". Je crois que cette phrase résume assez bien l'atmosphère de ce livre. C'est tout à fait cela. Nous allons suivre Zan, douze ans en 1957 et sa bande de copains en culottes courtes tout au long de cet été là. Sur fond de misère et de drames familiaux, on se régale des 400 coups propres à ces gamins des années 50. Pierre Pelot prend son temps pour décrire des scènes que l'on pourrait qualifier de "bêtises de gosses", comme il prend son temps pour instiller petit à petit un certain nombre d'interrogations dans la tête du lecteur, pour faire monter une forme d'angoisse, sans que l'on s'en rende vraiment compte. Parce qu'il est des questions qui vont rester sans réponse malgré les pages qui se tournent... Lorsqu'en 2004 un forcené tue les ouvriers qui démolissaient la vieille maison en ruine omniprésente en 1957, et qu'un mystérieux visiteur revient visiter les lieux, on se doute bien du lien entre les deux périodes. Mais pour que tout s'emboite et que la clarté se fasse vraiment, il faut attendre la toute fin du roman. Une lecture à la fois prenante, angoissante et rafraichissante (ce qui peut paraitre paradoxal mais bien réel du fait du décor). Pierre Pelot est l'auteur du magnifique "C'est ainsi que les hommes vivent" qui m'a beaucoup marquée. Il écrit beaucoup, je sélectionne pour ma part ses écrits car je sais que tout n'est pas pour moi. "Méchamment dimanche", à l'instar de "Braves gens du purgatoire" est une lecture passionnante et intelligente.

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fuji

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 ans

Soleil noir C’est un roman sur l’enfance, comme l’auteur sait si bien se glisser dans le cœur de ses « minots » qui apprennent la vie sur le tas, à l’ombre de parents qui ne peuvent les surveiller comme le lait sur le feu. St-Maurice-sur-Moselle, ce petit village des Vosges, où l’herbe est verte et la rivière bien fraîche et poissonneuse. Deux bandes de gamins se défient en ce 13 juillet 1957, les vacances sont là comme un dimanche répété à l’infini. Les esprits bouillonnent, les idées fusent, les bêtises se font en toute innocence ou presque. Zan et ses copains Tipol, Belette et ses sœurs sont très occupés à définir ce qui fera leur été. La pêche, bien évidemment, une cabane à construire, un mystérieux souterrain à explorer… « Prudemment, ils laissèrent passer une interminable minute avant de ressortit du tunnel par où ils étaient entrés, à l’abri des regards éventuels en provenance de la gare. Sitôt la cachette quittée et l’œil pointé au ras de l’éblouissement chaud des rails, ils ne purent que constater le vide du quai et la partie visible de l’esplanade devant la gare, sous les marronniers. La lumière férocement droite dans le silence de midi semblait capable de creuser à travers tout ce qu’elle touchait jusqu’aux carcasses d’os blanchis. » Zan est dans une situation particulière, il vit seul avec son père, souvent alcoolisé, depuis le suicide de sa femme qui n’a pas supporté de perdre un de ses fils, le petit frère de Zan. Alors l’assistante sociale va se mêler de leur vie et tout bouleverser. La relation père-fils est d’une force qui vous broie le cœur. En 2004, un « étranger » débarque après le drame qui a bouleversé ce village : un forcené a tué des ouvriers qui démolissaient la vieille maison des Baillon, famille qui possédait les filatures. Quel lien y a-t-il entre l’été 1957 et se massacre 47 ans plus tard ? La construction de ce roman est diabolique et l’écriture oscille entre la joliesse de l’enfance et la noirceur la plus profonde. C’est comme un balancier, une fois vous êtes immergé dans leurs jeux, comme la pêche en rivière, et les prairies vertes et les chants d’oiseaux, et en une fraction de seconde vous basculer dans un monde des plus effrayant. C’est subtil et machiavélique à la fois, ce roman est un oxymore à lui seul : la lumière noire. Une performance, mais avec Pierre Pelot, le lecteur sait que mettre le feu aux poudres est imminant. La passion de dire l’innocence brisée, le drame qui plombe toute une vie jusqu’à la folie. Zan a un ami, un confident son chien, je vous laisse découvrir sa particularité, là aussi c’est une trouvaille. Après le drame, le coupable Paul Barcot est arrêté, sa garde à vue dévoile un être qui a basculé. L’écriture de Pierre Pelot est charnelle lorsqu’il vous dépeint le décor de ses Vosges, il y a une plénitude à la lecture du décor planté, les mômes sont des mômes, l’auteur n’a pas oublié ce que faisait les gosses de l’époque, la vie qui les portait, l’imagination qui les transcendait, les bêtises mais ce roman va plus loin, la bascule est là, fiévreuse et piégeuse. Pour moi, c’est une relecture, j’avais lu ce roman à sa sortie, j’en suis ressortie assommée, le cœur en lambeaux. Le style Pelot est dans la richesse du vocabulaire, et dans la construction toujours inégalable dans la montée des tensions et des divers tenants et aboutissants subtilement agencés jusqu’au final. Sans oublier la tendresse que l’auteur a pour ses personnages. L’enfance est puissante. J’aime la façon dont l’auteur embarque ses lecteurs sans qu’ils ne puissent se défaire de l’emprise exercée par cette écriture unique. Un auteur français rare. ©Chantal Lafon

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Lyne41

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 ans

Été 1957 St Maurice sur Moselle. Zan 12 ans vit avec son père ouvrier à l’usine. Ce gamin laissé seul est le caïd de sa petite bande de copains. Leur journée ils l'occupent à jouer, se baigner, faire des farces aux habitants et surtout préparer une vengeance visant une autre bande des environs. Mais un jour, tout va déraper, l'attaque en bonne et due forme contre le chef de la bande rivale et les évènements tragiques vont s’enchaîner… des souffrances, des non-dits, une histoire réaliste avec des gamins livrés à eux-mêmes. Les personnages sont attachants et l’auteur nous les décrits si bien. Zan, torturé par les malheurs qui ont déjà parsemé sa jeune existence, sa relation exclusive avec ce père aimant et aimé. C’est touchant et bouleversant à la fois. Et puis les autres, les copains et surtout l’un d’entre eux … Une histoire qui se dévoile au fil des pages, sur les évènements survenus 47 ans plus tôt et leurs répercutions en 2004. Une belle découverte que cet auteur.

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Ogusta

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 5 ans

Lu entre fin janvier et début février 2020. C'est mon premier livre de cette année. Parfois, les moments où on découvre un livre, sont inextricablement liés à une partie de notre vie. Il en sera toujours ainsi de Méchamment dimanche. Une collègue me l'a prêté et honnêtemnt, je n'y croyais pas trop, les ouvrages de Pierre Pelot que j'avais parcourus ne m'ayant pas marquée jusqu'à ce jour. Il en est autrement de Méchamment dimanche. L'écriture est puissante et précise, les descriptions poétiques, mais tellement réalistes. L'histoire est belle et insoutenanble à la fois, elle est pleine d'incrédulité et de la délicieuse cruauté de l'enfance, la naïveté n'est pas loin, mais on sent bien que ces enfants là jouent une partie qui durera toutes leurs vies. D'ailleurs Pierre Pelot nous présente d'abord les adultes devenus. On ne les reconnait pas toujours au premier abord et je n'en révèlerai pas davantage. L'enfance de Zan, Tipol, Zita, Zinzin et les autres est celle des gosses de campagne, quelle joie de retrouver les Vosges, que les parents laissent dériver perdus dans leurs propres abîmes. Oui la vie de cette bande ne commence pas comme un conte de fée. De celui qui a perdu mère et frère trouvant dans le désespoir et l'alcoolisme du père un terrain d'imaginaire et de liberté à celui qui subit les violences de sa famille ou celles qui quittent l'école à 15 ans pour travailler à l'usine... La vie du village est loin d'être facile, mais les enfants se rélèvent de tout. Du moins, c'est l'impression que l'on a au début. Ce roman est aussi un bon polar. En évoquer les énigmes briserait sans doute son charme. En tout cas, elles sont multiples : Qui est Jean-Claude ? Pourquoi cet homme, ce flic, revient-il dans le village après le tragique meurtre qui a couté la vie à plusieurs personnes, d'ailleurs qui est-il ? Et l'assassin quel lien avait-il avec la bande d'enfants de jadis et avec le flic ? Qui était-il ? Les enfants sont-ils si merveilleusement innocents ? Bref, j'ai adoré, j'ai tremblé et la fin (bon je l'avais lue avant le dénouement, j'y peux rien c'est comme ça) m'a laissée un goût amer pas désagréable. Je traversais une sale période. Méchamment dimanche l'a rendue moins pénible. C'était un challenge. Pari gagné.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Français
  • EAN
    9782487819108
  • Collection ou Série
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    496
  • Dimensions
    207 x 144 mm

L'auteur

Pierre Pelot

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21,00 € Grand format 496 pages