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Nos cœurs disparus : le mot de Celeste Ng !
Publié le 16/08/2023 , par Sonatine
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Chez Sonatine, la rentrée littéraire s'annonce belle et percutante : cinq ans après La Saison des Feux, Celeste Ng est de retour en librairie avec un nouveau chef-d'œuvre, qui promet de marquer de nombreux lecteurs de façon indélébile. Mais qui mieux que Celeste Ng elle-même pour vous parler plus en détails de Nos cœurs disparus et de ses personnages poignants ?
« J’ai commencé à écrire Nos cœurs disparus à l’automne 2016, et dans ma tête il s’agissait d’une histoire assez traditionnelle sur les relations entre parents et enfants, sur les difficultés à communiquer d’une génération à l’autre et toute l’incompréhension qui en découle. Et puis l’élection de Trump a eu lieu, on a vu monter l’extrême droite aux États-Unis et ailleurs, et l’hostilité ouverte envers ceux qui étaient perçus comme « autres » ou « différents » a explosé.
À ça s’est ajoutée la pandémie de Covid-19, qui a exacerbé les sentiments d’isolation et de méfiance. Tous ces sujets se sont peu à peu infiltrés dans le roman que j’écrivais, et je me suis aperçue qu’ils entraient en résonance avec des questions que je ne cessais de me poser. Comment élever nos enfants, la génération à venir, pour les aider à construire un monde meilleur ? Pourquoi a-t-on l’impression d’avoir échoué ? Est-ce qu’on peut seulement changer quoi que ce soit à la marche du monde ? Un individu seul peut-il vraiment faire la différence ? Et surtout, quel rôle peuvent jouer les histoires, les récits, les livres, l’art, vis à vis de sujets aussi importants ?
Toutes ces questions ont donné une forme nouvelle au roman, et se sont invitées dans le voyage entrepris par Bird pour retrouver sa mère, Margaret – qui est devenu aussi le récit des raisons pour lesquelles Margaret a décidé de quitter sa famille, et des actions qu’elle souhaite entreprendre pour rendre meilleur le monde dans lequel son fils grandira.
Au final, c’est une histoire de famille, qui raconte ce que c’est d’être parent malgré la peur et en temps de peur, et comment on peut se tourner vers les rapports humains, l’espoir, l’amour, pour continuer de percevoir la beauté du monde. Aujourd’hui, j’ai le sentiment que les récits sont plus nécessaires que jamais car ils nous rappellent notre humanité, ce qui nous relie les uns aux autres et le genre de monde qu’on peut souhaiter ensemble. Pour toutes ces raisons, j’espère que vous aimerez Nos cœurs disparus. »