Kafka sur le rivage : Le livre de Haruki Murakami

Variation sur les mythes d’Œdipe et d’Aristophane, ce formidable roman initiatique brouille les frontières entre la tragédie, le polar, le fantastique et le conte philosophique. Le protagoniste – qui se fait appeler Kafka – fugue de son foyer familial le jour de ses 15 ans pour échapper à une sombre prophétie de son père. Au même moment, un vieil homme analphabète, philosophe sans le savoir et enquêtant sur la disparition de chats, est également contraint à l’exil. Ce roman fleuve entrecroise ces deux errances pour développer de manière captivante le thème de la mémoire et des souvenirs, en enrobant le tout de réflexions philosophiques, de surnaturel, de gore parfois, de poésie et de sensualité. Outre l’action prenante et la forme surprenante, il contient de nombreuses références culturelles : se déroulant en partie dans une bibliothèque, il donne une soif de lire. Je vous conseille vivement ce roman addictif, qui m’a totalement convaincu.

J'ai lu ce livre il y a plus de dix ans, vu que j'apprécie la littérature asiatique et les romans poético-surréalistes. Incontestablement, le livre est bien écrit mais le sentiment que j'en garde ce sont des ébauches de bonnes idées qui ne vont jamais aussi loin qu'elles auraient pu. Une impression de 'gentil' livre. A l'époque, j'avais déjà lu 'les bébés de le consigne automatique' de Murakami Ryu, 'le tambour' de Günter Grass, 'les châteaux de la colère' de Baricco. Y a pas photo, je préfère ces livres-là

Haruki Murakami a cette capacité rare de tisser des récits où le réel et l’onirique s’entrelacent avec une fluidité hypnotique. Kafka sur le rivage en est l’illustration parfaite : un roman qui ne se contente pas d’être lu, mais qui se vit, qui hante, qui questionne. Mais ce qui rend ce livre si mémorable, c’est son ambiguïté. Murakami ne cherche jamais à donner des réponses claires ; au contraire, il nous invite à nous perdre dans les méandres du récit, à accepter l’irrationnel, à nous laisser porter par les symboles et les non-dits. Certains y verront une fable philosophique, d’autres un conte surréaliste, mais tous s’accorderont à dire qu’il s’agit d’une expérience littéraire unique. Un roman envoûtant, étrange et magnifique, qui laisse une empreinte durable bien après avoir tourné la dernière page. Un coup de cœur absolu.

Que dire ? Plusieurs jours après avoir fini de le lire, je ne sais toujours pas quoi en penser. J'ai aimé et il m'a dérangée. Je n'ai probablement pas tout compris, mais j'aime aussi les récits oniriques qui ne cherchent pas toujours à être compris. C'est un univers qu'on intègre et comme un rêve, on s'y promène, on frôle du doigt certaines compréhensions, et d'autres choses nous échappent. C'est en tout cas un roman unique en son genre, que je suis ravie d'avoir lu pour l'expérience en elle-même et parce qu'au final, peu de romans sont capables de provoquer ce genre de réaction. Un double récit initiatique avec d'un côté, Kafka, un jeune lycéen de 15 ans qui tente de fuir une prophétie et se retrouve dans une étonnante bibliothèque, et de l'autre, Nakata, un vieil homme qui a vécu un étrange traumatisme lorsqu'il était enfant, qui l'a laissé analphabète et sans mémoire, mais capable de parler aux chats. Ces deux destins vont s'écrire lentement, par le sang parfois (certaines scènes sont un peu traumatisantes...), par des rencontres étranges et des évènements inexplicables. C'est très difficile à résumer, parce que c'est riche, complexe et qu'il faut le lire avant tout. J'y ai parfois trouvé des phrases qui ont résonné en moi longtemps, lorsque d'autres passages m'ont gênée, j'ai aimé l'aspect philosophique, mythologique, métaphorique, fantastique, avec des personnages troubles, des pointes d'humour bienvenue, et un ensemble indescriptible qui se lit assez facilement mine de rien, tout en nous embarquant sur des sentiers qui mènent au cœur de la forêt...