Les Deux Visages du monde : Le livre de David Joy
Après quelques années passées à Atlanta, Toya Gardner, une jeune artiste afro-américaine, revient dans la petite ville des montagnes de Caroline du Nord d'où sa famille est originaire. Déterminée à dénoncer l'histoire esclavagiste de la région, elle ne tarde pas à s'y livrer à quelques actions d'éclat, provoquant de violentes tensions dans la communauté. Au même moment, Ernie, un policier du comté, arrête un mystérieux voyageur qui se révèle être un suprémaciste blanc. Celui-ci a en sa possession un carnet dans lequel figurent les noms de notables de la région. Bien décidé à creuser l'affaire, Ernie se heurte à sa hiérarchie. Quelques semaines plus tard, deux crimes viennent endeuiller la région. Chacun va alors devoir faire face à des secrets enfouis depuis trop longtemps, à des mensonges entretenus parfois depuis plusieurs générations.
David Joy ne cesse de nous surprendre avec ce récit qui creuse à l'os l'histoire d'une petite communauté de Caroline du Nord où toutes les apparences entretenues depuis des décennies se fissurent. Il y confirme avec maestria son immense talent et nous donne avec ce livre, sans doute son plus ambitieux, l'un des romans les plus marquants de ces dernières années.
" David Joy est le digne héritier de Ron Rash, son mentor. "
Lire
" En moins d'une décennie, David Joy a bâti une œuvre d'une tendresse déchirante sur les vies déchues et les espoirs perdus. "
Le Monde des livres
" Joy ne cesse de se placer à deux têtes au-dessus de ses congénères, tant par ses histoires que par son écriture. "
Libération
De (auteur) : David Joy
Traduit par : Jean-Yves Cotté
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Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
mimichri
• Il y a 2 semaines
J'hésite un peu...quatre étoiles ou trois et demi ?? Ce sera finalement trois et demi. J'aime beaucoup les romans de David Joy mais ce dernier, presenté comme le plus ambitieux de tous sur la quatrième de couverture, n'est pas celui que j'ai préféré. On y retrouve pourtant les ingrédients habituels qui sont la marque de l'auteur. L'Amérique profonde , celle de la Caroline du Nord où il vit. Quand on regarde sa photo, ce pourrait être l'un des personnages de ses romans d'ailleurs. Alcool, drogue, corruption, rien ne manque. Sur fond de racisme, David Joy écrit une histoire finalement assez prévisible. Certes, l'intérêt réside ailleurs que dans l'intrigue proprement dite, l'intérêt c'est cette peinture d'une certaine Amérique, un témoignage dérangeant et percutant d'une situation qui n'est pas près de changer. Et c'est parfaitement réussi. Pour autant, j'aurais aimé une histoire qui m'aurait davantage embarquée. J'ai aimé le message et l'écriture, comme toujours avec cet auteur, mais l'histoire à un petit parfum de déjà lu, je n'ai pas eu de surprises.
Labiblideborde
• Il y a 3 semaines
Mon deuxième coup de cœur de l’année, avec ce livre plutôt policier au départ et qui oblige le lecteur, s’il n’est pas afro américain, à se regarder lui-même et à prendre conscience d’un certain nombre d’évidences qui n’en étaient pas à priori. Cela m’a refait penser à ma réaction lorsque « Les têtes de nègres » sont devenus « Les têtes au choco » . Et lorsque le livre d’Agatha Christie a été rebaptisé. Avec les deux enquêtes menées parallèlement par deux personnes différentes, l’auteur nous embarque en Caroline du Nord, à la suite de cette jeune artiste Toya Gardner qui veut faire bouger les mentalités et obliger à la prise de conscience concernant le racisme ordinaire et l’inertie liée. La Caroline du Nord, de nos jours, lieu dont on pourrait penser qu’avec les années la ségrégation n’est plus qu’un mauvais souvenir... L’auteur oblige ses personnages à se remettre en question, à l’image de l’inspectrice Green qui remet en perspective des phrases attitudes, certitudes venues de son enfance et qu’elle est contrainte au fil de son enquête à reconsidérer sous un angle différent. Pourquoi parler de certaines choses si on n’y est pas obligé ? Pourquoi revenir sur les errances des années précédentes alors que plus rien aujourd’hui ne semble s’y rattacher ? Ces questions se posent dans ce livre par le biais de l’attachement d’une bonne frange de la population au drapeau des confédérés, par l’incompréhension du plus grand nombre concernant la nécessité de changer les noms de lieu comme la colline aux Nègres, et par la mise en évidence d’une certaine condescendance inconsciente vis-à-vis des personnes dites de couleur, fruit de l’éducation et de l’habitude. Outre l’intelligence du propos, ce livre est superbement écrit et m’a embarquée totalement , au fil d’une histoire passionnante et d’un épilogue inattendu. Un grand livre.
marina53
• Il y a 3 semaines
Étudiante à Atlanta, Toya Gardner revient passer l'été chez sa grand-mère, à Sylva, une petite ville de montagnes de Caroline du Nord. Jeune artiste afro-américaine, déterminée, pleine de vie mais fortement marquée par les discriminations dont ont été victimes les siens. Dans le but de dénoncer le projet d'extension de l'université qui, pour se faire, a déplacé des sépultures d'anciens esclaves et rasé une église afro-américaine, elle et quelques sympathisants ont creusé des tombes sur le campus, en pleine nuit. Une performance qui bouscule la communauté et rouvre les plaies d'un passé esclavagiste peu reluisant, provoquant des tensions que le shérif Coggins tente d'apaiser, au vu de son amitié envers Vess Jones, la grand-mère de Toya... Au cours de la même nuit, Ernie Allison, adjoint au shérif, interpelle, avec Tim McMahan, de la police municipale, un homme ivre, originaire du Mississippi. Avant de l'emmener au poste pour ivresse publique et vagabondage, les deux policiers fouillent sa voiture et découvrent, parmi un amoncellement de vêtements, une tunique blanche et un carnet. Sur la page des contacts, une liste impressionnante de noms qu'Ernie connaît pour certains. Des notables mais aussi un ancien commissaire ou encore le chef de la police de Sylva... Si Toya, cette jeune artiste, tente de mieux comprendre le passé, aussi bien le sien que celui de son état, elle est loin d'imaginer, après ses deux performances réalisées, qu'elle va souffler sur les braises d'un racisme parfois étouffé ou latent, rouvrir les plaies que l'on pensait cicatrisées et provoquer des tensions au sein d'une population vivant, en apparence, en parfaite harmonie. D'autant que la venue d'un homme, visiblement en lien avec le KKK, va interroger, voire inquiéter, l'adjoint au shérif. À partir de ces deux événements marquants, qui laissent supposer le drame, et de ces personnages, parfaitement et finement campés et fouillés, ce roman, tout à la fois policier et sociétal, questionne sur le racisme systémique (aussi bien générationnel qu'ordinaire), l'esclavagisme, les suprémacistes blancs (qui parfois s'ignorent), l'injustice, la transmission et l'héritage. Intelligemment, David Joy pose gentiment le décor dans lequel évolue une galerie de personnages hétéroclites et crée une ambiance de plus en plus pesante. Il creuse, dénonce, explore les contradictions et les silences et révèle, à la fois avec force et subtilité, les deux visages du monde...
iris29
• Il y a 4 semaines
De nos jours en Caroline du nord... Toya Gardner, étudiante en arts plastique, est de retour sur la terre de ses ancêtres, chez sa grand-mère. Pleine de projets artistiques ayant pour thème le passé esclavagiste de la région et aussi de sa famille, elle ne tarde pas à faire des "performances", des actions, qui ne plaisent pas à tout le monde... Parallelement, deux policiers, arrêtent un voyageur dormant dans sa voiture, qui s'avére être un suprématiste blanc dont un certain carnet avec 12 noms de notables qui disparaîtra miraculeusemen ( pour lui). L'un des policiers alerte sa hiérarchie ; quelques jours après il est retrouvé tabassé et un crime a été commis. Le titre fait bien sûr référence au projet artistique de Toya, mais aussi aux deux visages de l'Amérique , aux deux façons de voir le monde que tu sois blanc ou noir. "Black lives matter", mais un des visages passe mieux que l'autre... C'est noir, sourd, sombre, éclairci par quelques belles personnes, quelques beaux personnages. David Joy confirme son talent, il m'a juste manqué un petit je-ne-sais-quoi qui m'aurait fait bien connaître un des personnages avant la crise, voir autre chose chez lui ou elle, que sa couleur de peau, son mètier, ou son étoile de shérif. Ou peut-être que mon "non-coup de coeur", vient de ce que je lis beaucoup de romans sur ce sujet, ou que l'acualité brûlante me donne envie de romans plus gais... Je lirai le prochain roman de cet auteur avec plaisir.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782383991359
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- Collection ou Série
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 432
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- Dimensions
- 201 x 143 mm
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23,00 € Grand format 432 pages