Et chaque fois, mourir un peu - Livre 2 Trauma(s) : Le livre de Karine Giebel

Résumé : Nous retrouvons Gregory et Paul , toujours face à l’horreur du monde mais toujours présent l’un pour l’autre. Deux frères … ils vont vivre pas mal de péripéties. Ce livre a deux partie assez différentes. Une approximativement similaire au premier , et l’autre vraiment très différentes. «C’est le monde qui m’a rendu fou. C’est la violence du monde. Parce que je n’ai pas su fermer les yeux . Je n’ai pas su regarder ailleurs. » Avis : J’ai bien fais d’avoir lu cette suite car je suis contente d’avoir finis cette duologie et d’avoir le fin mot de cette histoire ( une fin à laquelle je ne m’attendais tellement pas d’ailleurs) Les je crois 200 premières pages ; j’avais un petit peu peur qu’on aille sur quelques chose de très ressemblant au premier , mais c’était sans compter sur le « changement » ( je ne veux spoiler personne donc je ne parlerais pas de ce fameux changement) À partir de ce moment, on comprend pas mal de chose , on reviens sur certains événement , on pars sur très différents. Malgré quelques longueurs par moment , j’ai trouvée beaucoup de passages très addictif et j’ai beaucoup aimé certains personnages secondaire , évidement vous vous en doutez j’en ai détester plus d’un aussi #x1f602 Je me suis enfin attachée à Grégory , mais Paul est et restera mon héros dans ce livre ! Leur amitié est juste magnifique. Une bonne surprise pour ce tome 2

Un second tome très émouvant dans lequel on retrouve Gregory, que l'on avait laissé aux mains des Talibans à la fin du tome 1. La première partie raconte sa difficile captivité aux mains d'hommes aussi violents qu'inhumains, en compagnie de Paul, son ami chirurgien, et de 2 autres compagnons d'infortune. Ils seront torturés, broyés et humiliés avant d'être finalement séparés pour les uns et tués pour les autres. De cette captivité, Gregory rentrera seul et profondément traumatisé. Son retour à la vie civile ne se fera pas sans mal. De nouvelles blessures ouvriront encore un peu plus la brèche dans le cœur et le cerveau de Gregory, jusqu'à le faire sombrer dans la folie. La seconde partie raconte son internement en unité psychiatrique pour malades difficiles après que la folie ait pris possession de son être pour lui faire commettre l'irréparable. Le lecteur suit son parcours année après année. On y découvre un Gregory affaibli, ayant oublié une partie de sa vie, essayant de se reconstruire et passant de phases d'abattement à des phases de violences extrêmes. On ressent à travers la lecture (et la voix de Thierry Blanc pour ma part), son profond désarroi. Les années de souffrances et un stress post-traumatique jamais soigné ont finit par le faire sombrer de la pire des manières. Heureusement, Paul, son ange gardien et son frère d'arme, est toujours là pour lui et l'aidera dans sa longue et douloureuse reconstruction. Quel coup de coeur. Il y avait eu Marianne, Raphael, Tama, Léo... désormais, il y aura Gregory... Cette plume me touche, elle m'émeut profondément car Karine Giebel sait aller au tréfonds de l'âme de ses personnages pour y ressortir la noirceur aussi bien que la lumière, elle transcende ses femmes et ses hommes pourtant fictifs pour pousser ses lecteurs à s'y attacher, comme s'il faisait partie de nous. Elle aborde sans cesse des thèmes de société forts et sait toujours rendre hommage, comme ici, à ceux qui méritent les honneurs (le CICR ici en l’occurrence). Si vous n'avez jamais eu l'occasion de la lire, foncez, elle en vaut vraiment la peine et reste pour moi l'une des auteures françaises à découvrir.

Je suis un peu mal à l'aise au moment de rédiger une critique ce ce pavé. Le départ est tonitruant et le lecteur est immédiatement emporté dans un drame qui va se révéler difficilement supportable autant pour les protagonistes que pour les lecteurs. De là, et jusqu'au chapitre 39, nous suivons Grégoire, rideau, l'aventure se termine et, dès le chapitre 40 commence une autre version de l'histoire qui repart 10 ans plus tôt et nous emmène sur les traces de Grégory cette fois poursuivi par la justice et la psychiatrie. Cette pirouette déstabilise et allonge un peu beaucoup l'intrigue qui est, il faut l'avouer, prenante du début à la fin, mais pousse quand même le bouchon un peu loin. Ce chapitre 39 est, semble-t-il, la pierre angulaire du pavé puisque la narratrice le rend in extenso au chapitre 97 pour tenter de lier ses deux versions. Mais, le roman vaut la peine d'être lu, tant pour découvrir la violence de la guerre que celle des institutions psychiatriques.

Le premier tome de cette duologie m'avait frappée. Ce second volet m'a percutée. Aucun temps mort entre les deux livres puisque le deuxième commence là où le premier s'est arrêté. Le duo de soignants est alors aux mains de ravisseurs afghans et devient un instrument de négociation du conflit armé. J'ai observé sa captivité avec le souffle coupé, ne perdant pas de vue que cette situation s'est produite et se produit encore pour trop d'otages dans la réalité. Cet événement est la goutte de trop. Celle qui fera vriller Grégory, infirmier pour le CICR - Comité International de la Croix-Rouge. Le livre prend alors une tournure que je n'attendais pas, bien qu'elle soit dans la logique des choses. Je pensais ne plus pouvoir être happée autant que par la première partie, c'était sans compter sur cette plume addictive et percutante. Grégory et Paul souffrent des conséquences d'années sur le terrain de catastrophes naturelles ou de guerres, au contact des pires mutilations, qu'elles soient visibles ou intimes. La santé mentale de ces soignants qui suivent leur vocation est au cœur du récit, ils paient le prix de leur engagement ainsi que leurs proches. Je n'oublierai jamais Grégory et Paul, devenus frères face à l'horreur. J'ai été très émue à plusieurs reprises par leur histoire qui me marquera pendant longtemps. Je garde précieusement ce livre pour le relire dans quelques années car je l'ai terminé avec un grand regret. Il est impossible de sortir indemne de cette lecture mais je m'en trouve incontestablement nourrie et pleine de gratitude envers ces héros en blouse blanche qui sillonnent les pires endroits du globe.