Et mes jours seront comme tes nuits : Le livre de Maëlle Guillaud

Tous les jeudis, Hannah va voir Juan en prison. Ces abominables visites, le trajet en car, l’odeur de l’enfermement, la souffrance de l’homme qu’elle aime, rythment sa vie, les répétitions, les concerts, les autres qui ne savent pas, la solitude... et le passé qui revient, le regard de Juan dans les rues de Tanger, la musique de sa voix rauque, la chaleur de sa peau et aussi, l’enfance brisée, une grand-mère inconsolable, la répétition de l’abandon... L’auteure tisse le passé et le présent, le dedans des êtres et leur histoire, les rêves et la réalité avec une acuité surprenante, exquise, dans de petits chapitres qui sont autant de coups de poing. Les phrases sont courtes et pleines, les mots sont habités. Elle distille des éléments pour comprendre, leur amour incandescent, la famille de Juan, le sulfureux Nassim, le doute, le drame... Et puis il y a la flute d’Hannah qui nous enveloppe, nous répare, nous emporte de ses phrases musicales et puis... il y a les autres femmes, insupportables, généreuses, et puis finalement... il y a une peinture... Ce livre est magnifique ! C’est bien plus qu’une histoire d’amour, c’est bien plus qu’une histoire de prison, c’est un univers plein comme un tableau de Chagall.