Glen Affric : Le livre de Karine Giebel

Glen Affric, un paysage caché et sublime d’Ecosse… quelques mots sur une carte postale envoyée par Jorge à Leonard. Leonard est un adolescent trisomique, une force herculéenne et l’esprit d’un enfant. Jorge est son grand frère qu’il n’a jamais connu, car celui-ci est en fait en prison depuis 16 ans pour un crime qu’il n’a pas commis. Jorge et Leonard, c’est un hommage au magnifique roman « des souris et des hommes », à George et Lenny les héros de Steinbeck. Un drame psychologique dur, sur fond d’univers carcéral. Comment y survivre quand on est innocent ; comment renouer avec la vie quand on en sort. Alors que Jorge est libéré, c’est Lenny qui est enfermé pour avoir répondu au harcèlement dont il était la victime. Pas vraiment un polar, mais un drame qui entretient quand même le suspense, jusqu’à un final déchirant. Les personnages sont magnifiques. Je recommande !

Un roman percutant, profondément émouvant, addictif et captivant. Ce récit m’a marqué et pourtant, j’ai beaucoup de mal à écrire cette chronique, parce que c’est difficile de lui rendre justice. Vous connaissez cette citation de Dante : “Toi qui entre ici, abandonne tout espoir” ? Bon, bah ici, c’est un peu ça. Léonard est un jeune adolescent, fort comme un chêne et doux comme un agneau. Il n’a pas choisi son corps, sa force, il n’a pas non plus choisi d’être différent. Mais cette différence fera de lui le bouc émissaire idéal pour un groupe de collégien. Jusqu’à la fois de trop. Léonard qui rêvait de rejoindre son frère à Glen Affric, en Ecosse, se retrouve alors incarcéré. Ce même jour, c’est Jorge, son frère aîné, qui sort de l’établissement carcéral, où il était enfermé depuis 16 ans pour un crime qu’il clame n’avoir jamais commis. Les protagonistes principaux sont profondément humains. J’ai adoré la naïveté, la gentillesse et les contradictions de Léonard. J’ai aimé la patience, la force et la maturité de Jorge. Le récit est un hommage à Des souris et des Hommes de John Steinbeck, un roman aussi émouvant que lumineux, qui m’a fait redouter le dénouement tout au long de ma lecture. La plume est redoutablement efficace et fluide. L’autrice évoque de nombreuses thématiques révoltantes : la solitude, le harcèlement, la différence, les préjugés, la présomption d’innocence, le milieu carcéral. Mais au milieu de tout ça, il y a aussi la force des liens qui peuvent naître au sein d’une fratrie, plus fort que les liens du sang, plus fort que les préjugés et la haine des autres. C’est un roman particulièrement noir, qu’il faut pouvoir encaisser. Il regorge d’injustices et de violences, l’atmosphère est oppressante et chaque moment lumineux ou d’espoir est rapidement étouffé. Une scène de harcèlement et de violences suggérée, au début du roman à l’égard de Léonard, m'a réellement pris aux tripes et retourné l’estomac. Et pourtant, j’en ai lu de part mon métier, des dossiers bien bien glauques… En revanche, je m’attendais à une vraie enquête, or ce n’est pas le cas, elle est placée au tout dernier plan, mais ça ne m’a pas particulièrement dérangé.

Dès les premières pages, j’ai su que je n’allais pas sortir indemne de cette lecture et que ce roman allait me marquer à vie. Léonard est différent. Mais pour d’autres, c’est un imbécile et surtout une proie facile. Alors, pour s’échapper de cette vie, son souhait le plus cher serait de rejoindre son frère à Glen Affric. J’ai découvert la plume de Karine Giebel avec son dernier roman : #7431;#7451; #7428;#668;#7424;#491;#7452;#7431; #1171;#7439;#618;s, #7437;#7439;#7452;#640;#618;#640; #7452;#628; #7448;#7431;#7452;. Un roman qui m’a déjà bien marqué. Avec Glen Affric, l’auteure nous livre une chronique sociale douloureuse. Entre l’univers carcéral, l’injustice, le harcèlement, la maltraitance, difficile de se remettre de ce que la vie réserve aux personnages attachant et touchant de cette histoire. Les destins de Léonard, Mona, Jorge et Angélique m’ont beaucoup émue et j’ai été révoltée tout le long de ce récit. Comment ne pas se sentir désemparée face à ce déchainement de violence, de peine et de douleurs. Bien sûr, il y a toujours des moments de répits, mais est-ce suffisant ? Pas toujours. Le suspense est omniprésent et il est difficile de lâcher ce roman avec tous les évènements qui s’enchainent sans temps mort. Une succession qui nous emporte, nous malmène comme les personnages. Je donnerai juste un conseil, pour les âmes sensibles, ce roman est dur et sombre, mais je trouve qu’il traite de sujets qu’il faut aborder sans tabou et c’est surtout une belle histoire de fraternité et de solidarité. Glen Affric est sans conteste un roman marquant, impossible à oublier, que je vous conseille si vous avez le cœur bien accrocher.

J’ai souvent entendu parler de Glen Affric. En plus d’être le coup de cœur de nombreux lecteurs, il était également celui de mon libraire. Et même si cette recommandation aurait dû suffire à me donner envie de le lire, j’ai toujours cette réticence à me plonger dans une brique. Et on dépasse les 700 pages, dans ce cas-ci… Mais la venue de Karine Giebel en tant que marraine du dernier salon Iris Noir m’a motivée à me lancer. Les mois sont passés. Les émotions, pas. Elles sont toujours là. La vie est une garce qui aime jouer de mauvais tour. « C’est con, la vie, hein John ? » Il y a Léo, éternelle victime de ses camarades de classe, parce que plus lent, trop différent. Alors qu’il vit auprès de sa mère qui lui parle de ce frère qu’il n’a jamais connu et qui vit à Glen Affric, en Écosse, il se fait une nouvelle fois malmener par les autres élèves, mais cette fois, il riposte. Une simple défense contre la cruauté, mais qui lui vaut, malgré son jeune âge, un séjour en prison. Il y a J. Matthieu, emprisonné depuis de longue année pour un crime qu’il n’a pas commis. Et il y a Angélique, séquestrée par son oncle et dont le calvaire dure depuis le décès de ses parents. Quand Léonard pourra rentrer enfin chez lui, il y rencontrera son frère… Mais l’étiquette et les blessures laissées par la prison sont une tare qu’il est difficile d’effacer. Les deux frères n’ont que l’amour d’une mère et les souffrances de l’existence en commun. Commence pour eux l’apprentissage d’une fraternité brute et poignante. On le sait, Karine Giebel est une reine lorsqu’il s’agit d’offrir à ses lecteurs des personnages profondément humains, meurtris et bouleversants. Inoubliables. Bien sûr, c’est le cas de ses personnages principaux, mais les autres ne sont pas en reste, et chacun à leur manière laissera leur empreinte. L’auteure nous montre sans fard à quel point le destin peut se montrer injuste. Et, tandis qu’elle nous ramène avec la force de son écriture sombre et envoûtante sur les traces de l’utopie Glen Affric que partagent les frères, le lecteur est désemparé, malmené, conscient que le final qui s’ébauche laissera à coup sûr un coup de griffe indélébile sur son cœur. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé. Karine Giebel se fait la voix de ces vies sacrifiées, elle nous parle d’enfance brisée, d’injustice, mais aussi d’amour familial, en donnant à la famille une vraie dimension, qui dépasse largement l’ADN. Ce n’est pas juste une histoire, c’est un drame puissant et noir que je ne suis pas prête à oublier. « C’est con, la vie, hein John ? » Tellement con…