La Curée : Le livre de Émile Zola

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Édition présentée et commentée par Marie-Thérèse Ligot, maître de conférences de littérature française à l'université de la Sorbonne Nouvelle (Paris III).



Aristide Saccard est le spéculateur véreux par excellence, l'enrichi impudent né des bouleversements du Baron Haussmann, lancé à la curée du Paris du second Empire. Renée, sa femme, est la parvenue dans toute sa splendeur, affolée de luxe, protectrice et amante de son gendre Maxime, incarnation du vice. Le mari ferme les yeux... un scandale peut toujours s'avérer bon à monnayer.

Le second volet des terribles " Rougon-Macquart " est le roman-reportage de " l'or et de la chair " selon Zola, que la justice menaçait alors d'interdiction pour pornographie.



Lire avec le texte intégral et la préface
Comprendre avec Les clés de l'œuvre
44 pages pour aller à l'essentiel
73 pages pour approfondir

De (auteur) : Émile Zola

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Expérience de lecture

Avis Babelio

bomel

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 jours

Zola brosse des portraits saisissants de protagonistes qui, loin de toute morale, ont échangé leurs idéaux contre l’attrait de la spéculation. Le couple Saccard, symbolisé par l’opportuniste Aristide et l’énigmatique Renée, se lance dans des opérations financières où chacun tente de profiter du vaste chantier de reconstruction de Paris. Tout est prétexte à la surenchère : la sensualité comme la soif de pouvoir. L’argent devient presque un personnage à part entière, moteur de toutes les manipulations et de toutes les compromissions. Maxime, fils de Saccard, incarne cette jeune génération séduite par l’opulence et la futilité. Aucun principe, aucune valeur, aucun sens du sacrifice ne vient équilibrer le tourbillon dans lequel il s’abandonne avec délice. On ressent, dès les premières pages, le vide intérieur de personnages prisonniers d’un monde où l’apparence et la jouissance immédiate ont supplanté toute forme de transcendance. Avec *La Curée*, Zola propose une charge critique contre un univers où la beauté n’est qu’un vernis. Les corps et les âmes sont comme vendus au plus offrant. Derrière les salons fastueux et les réceptions flamboyantes, le lecteur entrevoit la face obscure de ces existences privilégiées. Le plaisir y est éphémère, sans lendemain. On ne cherche plus à s’élever, mais à ne jamais décrocher de la spirale consumériste et charnelle. Dans ce monde d’apparat, la violence sociale est d’autant plus ravageuse qu’elle se pare d’ornements scintillants. Plus d’un siècle après sa parution, *La Curée* résonne avec force dans le monde contemporain. Les obsession de la visibilité et de la notoriété à l’ère numérique évoque les personnages de Zola, happés par la recherche de reconnaissance mondaine. À l’instar des influenceurs prêts à tout sacrifier – sincérité, éthique, relations personnelles – pour accroître leur audience, l’élite de *La Curée* se noie dans la quête du prestige et de la satisfaction instantanée. La promesse d’un gain facile et l’attrait des plaisirs éphémères n’ont, au fond, pas changé : ils se sont simplement déplacés dans l’espace virtuel des réseaux sociaux. Renée serait une figure des réseaux sociaux, naviguant entre partenariats lucratifs et soirées mondaines sous le regard d’une communauté avide de scandales. Maxime représenterait la jeunesse dorée, héritière d’un grand empire financier, oscillant entre ennui et soif d’adrénaline dans des placements hasardeux. Quant à Saccard, il deviendrait un homme d’affaires expert en levées de fonds, un stratège du marketing viral, n’hésitant pas à manipuler l’opinion pour accroître la valeur de ses entreprises. De cette façon, l’analyse fine de Zola sur la vacuité et la corruption intérieure de ses héros trouverait un prolongement naturel dans notre réalité. *La Curée* rappelle alors à quel point les mécanismes de fascination pour l’argent et la gloire demeurent intacts, malgré l’évolution des sociétés et des moyens de communication.

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aildiinlanfeust

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 semaine

Je poursuis ma lecture des Rougon-Macquart. La curee, c'est la frenesie de speculation immobiliere qui embrase la capitale francaise suite a l'ammenagement de la ville par le Baron Hausmann. C'est une periode ou les fortunes se sont et se defont en quelques jours et ou les crapules s'associent pour escroquer la ville de Paris qui paye le prix fort les batiments qui vont etre demolis pour la creation des grands boulevards. Nous y suivont Aristide Rougon, sa deuxieme femme Renee et son fils Maxime. Qui dit fortunes et exces, dit luxure et Zola depeint merveilleusement ce petit monde. Ce roman n'a pas la reputation de Germinal ou de l'Assomoir, mais je l'ai trouve tres bon et sa lecture ne m'a pas prit trop longtemps.

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Olelko

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Après La Fortune des Rougon qui posait les bases de la famille honnie mais célèbre des Rougon-Macquart, on fait dans ce deuxième roman un saut temporel, géographique mais aussi social pour se retrouver plongé dans les magouilles du Nouvel Empire alors des plans colossaux sont dressés, qui dresseront une nouvelle Paris, plus gigantesque et honorable que jamais, avec à leur tête un certain Georges-Eugène Haussmann. Mais l'argent et la politique ne font pas tout, le copinage des hommes est égalé par celui des femmes, et les alliance, les amoures et les aventures du paraitre peuvent être les réels marquis de cette nouvelle ville. Aristide Rougon, dit Saccard, est le petit-fils d'Adélaïde. Il est parti à Paris sur les traces de son frère, ministre, qui a bien mieux réussi que lui. L'appât de l'argent et du pouvoir, qui coule dans les veines des Rougon ne lui fait pas défaut. On le rencontre alors qu'il est à son sommet : riche, admiré et dont le carnet d'adresse comprend les noms du Tout-Paris. Son ambition semble ne pas connaître d'obstacles. Derrière lui et sa grandeur public, sa femme Renée s'ennuie et passe beaucoup de temps avec Maxime, son fils né d'une servante. Il faut dire qu'elle n'est mariée à Rougon qu'à cause d'un scandale qui l'a vue tomber enceinte alors que personne ne lui avait passé l'anneau au doigt. En échange de sa probité, sa famille a offert à Aristide de quoi commencer son empire financier et immobilier. Maxime arrive à Paris à l'âge de treize ans, alors que son père complote des acquisitions véreuses et est pris sous son aile par Renée. Il sera admiré dans les cercles féminins des "femmes de...", où il sentira bien plus à l'aise qu'avec son père, qu'il ne connait finalement que très peu. Lorsqu'il atteint l'âge, il se plonge dans une vie de largesses et d'hédonisme, où il partagera les conquêtes avec son père... Le seul moment où ils seront complices. Après une soirée arrosée, où renée s'est encore une fois ennuyée de l'abondance dans laquelle elle vit, elle est Maxime deviennent amants malgré le tabou, crevant la fine couche qui les séparait depuis des années. Alors qu'elle peut se croire heureuse, un malheur frappe le foyer Saccard : Aristide a menti sur ses avoirs et se retrouve à court d'argent, il a dilapidé toute la forme qu'elle lui a apporté. On retrouve dans La Curée une dualité qui caractérisait déjà La Fortune des Rougon. Ici, l'amour fait écho aux manigances politiques. Alors que Rougon s'enfonce et que son personnage apparaît de plus en plus grotesque, celui de Renée s'épanouit, malgré que les soucis financiers la touchent aussi de plein fouet. Le jeu des apparences n'est jamais plus important qu'à cette époque : le succès de Renée auprès de l'Empereur résonne sur son mari qui obtient des petits-papiers, des faveurs et se trouve reçu par les plus influents. Mais elle ne désire que Maxime, et cet amour aux limites de l'inceste choque particulièrement lorsqu'on le découvre, s'agissant d'un roman dit "classique", d'une époque où la censure avait encore lieu et compromettait de nombreux auteurs. Zola sentait la corruption de l'argent. Dans La Curée, c'est le thème qui finalement ressort le plus à sa lecture, malgré que le récit aie la forme du roman d'amour. On peut y voir dans ce livre une sorte de mise-en-garde voire même de fable sur ses méfaits. Est-ce que tout est à vendre ? L'auteur nous offre ici sa réponse pessimiste, et argue que rien n'échappe aux tentacules de la réussite financière. On ment, on trompe, on manipule allégrement ; la faim justifie les moyens et on s'aime pour oublier, pour le justifier. Couverts par la belle nappe des amoures, on est témoin d'atrocités morales, que chacun inflige aux autres, dans les plus hautes sphères politiques de la France. Ce thème est certainement le principal de toute la série des Rougon-Macquart, car la famille que Zola a créée est particulièrement ignoble avec son prochain et aveuglée par son avarice et ce roman en offre peut-être l'un des meilleurs exemple.

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royousse

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Je l'ai lu à l'occasion du bac de français en lecture cursive en terminal et j'ai adoré. J'ai fait mon oral dessus et c'est passé comme une lettre à la poste. J'ai vraiment aimé cette histoire, dont je me ne souviens plus bien les détails, mais si je ne dis pas de bêtise, c'était à propos d'une femme mariée à un certain Aristide (fascinée par l'architecture de paris et l'argent) qui le trompait avec un jeune homme. Je me souviens avoir apprécié cette histoire d'amour, qui voulait une femme tentant de se libérer et dont on voyait qu'elle n'était pas heureuse dans son mariage. Cela était intéressant je trouve que pour une fois l'on se concentre sur son point de vue et non celui de l'homme (toujours et encore). De plus, on a une vision du Paris de l'époque et de très longues descriptions qui peuvent sembler parfois un peu dérisoires et qui trainent un peu au long des pages mais je ne suis pas quelqu'un qui me lasse des détails.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782266198028
  • Collection ou Série
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    480
  • Dimensions
    178 x 109 mm

L'auteur

Émile Zola

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