Le Miroir de Venise : Le livre de François de Bernard

Venise dans les années 1550. Dans l’atelier de maitre Jacopo, alias Le Tintoret, c’est l’effervescence ! Bien que n’ayant aucune chance d’être accepté, il a décidé de répondre à l’appel d’offre d’un monastère mineur pour une œuvre représentant « Le mariage de la Vierge ». Comme à son habitude, le maitre va rendre un tableau aussi vivant que coloré, aux multiples personnages chatoyants et au décor majestueux. Comme prévu, le tableau est refusé, et il va donc falloir lui trouver un autre propriétaire. Pourquoi pas le représentant du Pape à Venise, le nonce Archinto ? Ainsi commence l’épopée de l’œuvre qui passera par bien des mains plus ou moins propres… A lire la quatrième de couverture, l’histoire m’apparaissait très intéressante, et je n’ai pas été déçue. Bien qu’assez court, ce roman est palpitant et on suit le parcours du tableau avec anxiété et les surprises ne manquent pas. Je dois dire que l’idée de faire raconter cette histoire par le tableau lui-même est très originale et m’a fait beaucoup sourire. D’abord, il y a sa naissance, formidablement décrite : simple vélin blanc au départ, puis enfanté dans la douleur lors du traçage des courbes et droites représentant la scène désirée et enfin entier lorsque les couleurs seront posées. C’est très beau à lire, le tableau est un vrai bébé ! Puis, il y a ses aventures au cours desquelles il n’hésitera pas à donner son avis, décrire son environnement, ressentir des plaisirs si humains. La petite touche fantastique peut paraitre superflu, mais elle va assez bien avec la prose de l’auteur qui mélange allégrement mots modernes et italien soutenu. Voilà un roman que j’aurais dû lire bien plus tôt, puisqu’il était dans ma PAL depuis longtemps. Réparation faite, je suis ravie de ma lecture et n’hésiterai pas à lire le dernier roman de l’auteur, dans la même veine que celui-ci.