Paradis : Le livre de Toni Morrison, Jean Guiloineau

Tellement confus. Quand il faudrait prendre des notes dès les premières pages puis tout au long de la lecture pour s'y retrouver, c'est que quelque chose ne va pas. Perturber le lecteur est une chose, le perdre en est une autre. Dommage, la matière est excellente. Ça aurait pu être un très grand livre.

Paradis de Toni Morrison Roman découpé en neuf parties, neuf voix qui parlent de Ruby, une ville créée par des noirs pour des noirs exclusivement et qui fait écho à Haven, la ville de leurs origines tenue par les blancs Ruby, la première partie évoque une action punitive contre des femmes qui vivent à l’écart de la ville, dans un lieu nommé le Couvent mais dont le mode de vie ne semble pas compatible avec les règles de la ville. La première phrase du livre est »Ils tuent la jeune blanche d’abord ». Mavis. Elle reçoit une journaliste et un photographe, elle a laissé mourir de chaleur deux de ses jeunes enfants dans la Cadillac, elle va fuir direction la Californie, c’est ainsi qu’elle arriva un jour au Couvent. Grace, c’est l’histoire de Gigi qui arrive au Couvent, par hasard, conduite par un corbillard, elle allait à Frisco. On découvre qu’Arnette est enceinte de KD. Seneca. Dovey s’était mariée à Steward au retour du Vietnam, ils ne purent avoir d’enfants, elle repense à tout ce qu’il a perdu au fil des années et maintenant c’est la guerre autour du Four, celui emmené en quittant Haven, de sa devise, c’est la guerre entre les baptistes, les pentecôtistes, les méthodistes, le révérend Pulliam, le révérend Misner, les jeunes ne réalisent pas ce qu’il a fallu d’efforts pour construire Ruby. Steward à un jumeau Deek qui gère la banque. Seneca arrive au Couvent après la condamnation d’Eddie, son ami emprisonné à Wichita. Divine. C’est le mariage de KD et Arnette, l’occasion pour les révérends de régler leurs comptes par sermons interposés. Et aussi pour les participants d’échanger les nouvelles en provenance de Couvent. Mavis, Seneca, Gigi et une autre, Pallas étaient présentes. Divine est la mère de Pallas. Patricia. Elle fait de la généalogie, parle des familles de Ruby, le départ de Havre avec les lois sur les sangs mêlés. Le révérend Misner rêve d’Afrique, d’un pays qui n’aurait pas connu l’esclavage mais Pat s’interroge sur l’évolution de Ruby, que s’est il passé, son père refuse d’en parler. Consolata. Elle vivait dans une pièce sombre et minuscule du Couvent sirotant des bouteilles de Bordeaux avant de se promener au jardin avec Mavis puis de replonger dans l’obscurité. Avant il y avait des sœurs, Mère Roberta, Sœur Mary Elizabeth, d’autres. Lone. Elle était venue au Couvent les prévenir du plan diabolique des hommes de Ruby qu’elle avait découvert par hasard, elles n’avaient rien voulu entendre, alors elle était repartie avec son Oldsmobile en ruine. Save-Marie. C’est l’épilogue et les conséquences de l’affaire du Couvent. Un roman complexe qui ne s’éclaire que très progressivement, qui multiplie les personnages et les liens familiaux, une de mes lectures les plus difficiles de Morrison. On retrouve les thèmes chers à l’auteur mais en inversé puisque Ruby s’est voulue lors de sa création, une ville noire formée d’une quinzaine de familles, et pas n’importe quel noir, une peau très foncée, bleu noir, qui exclut tout métissage et dans laquelle tous les hommes sont beaux. Intolérance raciale et religieuse dont au cœur de ce récit très difficile à suivre.