Service après-mort : Le livre de Christophe Wojcik

Livre court que j'ai dévoré avec passion. Métier particulier "écrivain d'oraison funèbre". Puis il rencontre l'amour. Roman qui sous couvert d'humour et de sarcasme posé la question de l'euthanasie, du droit de choisir de mourir tout en laissant au lecteur le choix quand à la réponse. Il ouvre la voie sans orienter. A mettre entre toutes les mains, ou presque.

J'ai découvert Christophe Wojcik dont je n'avais jamais entendu parler auparavant, un peu par hasard, grâce à un programme télé dans lequel il présentait son dernier roman paru : Cent minutes de silence. Très vite j'apprends qu'en réalité ce dernier roman est le troisième opus d'une trilogie qu'il a écrit sur le thème de la mort, dont le premier tome est Le portable. Mais bien que ce soit une trilogie, ce sont trois histoires différentes qui peuvent se lire séparément, ce qui tombait bien car je n'avais trouvé que le tome 2. Quel petit roman étrange et délicieux ! C'est l'histoire d'Antoine, un jeune homme qui décide de quitter son job d'assistant ministériel le jour où il se rend compte qu'il est doué pour écrire des éloges funèbres, c'est alors qu'il décide de tout plaquer pour en faire son métier. À vrai dire il va créer un nouveau métier : rédacteur d'oraison funèbre à la demande ! Une nouvelle vie décalée dans tous les sens du terme, un quotidien rythmé par la mort et l'écriture et dans laquelle il va s'investir à 100 %. Mais tandis que tout se passait pour le mieux, Antoine va croiser le chemin d'une infirmière aussi atypique que lui et qu'un étrange et tragique secret va amener à les lier pour le meilleur et pour le pire. C'est écrit à la première personne donc c'est Antoine lui-même qui nous raconter, avec beaucoup d'humour, les aventures qui lui sont arrivées. Comme cela le laisse transparaître, c'est un roman drôle, rocambolesque, léger mais aussi tragique à la fois. Un tragique doux, qui aborde la mort sous une forme de mise à distance comique et désacralisée. J'ai été agréablement surprise de m'attacher aussi vite aux personnages et de voir qu'en si peu de pages, moins de 200, l'histoire mise en place par l'auteur est malgré tout bien fournie en plus d'être bien écrite et maîtrisée. Alors oui par moment j'aurais aimé que certaines scènes soient un peu approfondies voire que la fin soit un peu différente, mais en réalité même ces deux éléments concourent d'une certaine cohérence avec le reste du fond et de la forme. Un roman qui m'a agréablement surprise, à la fois original et très sympa, qui m'a embarqué, et qui me donne hâte de lire les deux autres tomes !

Eros et Thanatos se donnent la main pour nous emmener dans une petite danse des morts endiablée. Antoine, le narrateur, a laissé tomber son travail de plume dans un ministère pour devenir rédacteur indépendant d'éloges funèbres. Ses clients sont les proches du défunt à peine tiède, et c'est par le biais de l'un d'eux qu'il fait la connaissance de Mélina, infirmière en soins palliatifs, qui officie elle, juste avant le retour à l'envoyeur du dernier soupir. Antoine et Mélina semblent faits l'un pour l'autre, sauf si la mort les sépare. Mais celle de qui, d'ailleurs ? Les apparences sont peut-être trompeuses car le roman est léger et pas du tout macabre. Antoine est un rédacteur funèbre zélé et consciencieux et ses éloges sont toujours justes et admirés. L'humour dont il fat preuve, le rythme et les rebondissements du roman font passer un très bon moment, entre deux mondes.