Le manoir oublié - Les temps glorieux : Le livre de Anne Jacobs

Quel plaisir de retrouver la plume d’Anne Jacobs dans cette nouvelle saga. Ayant quelques appréhensions -car on connaît l’autrice et son goût pour faire des romans aux multiples points de vues- je l’ai adoré même si - parce que oui y a un bémol - j’ai trouvé que tout s’est enchaîné trop vite à la fin du roman. Tu commences à connaître mon amour pour les sagas familiales, les secrets familiaux et la double temporalité, qui donne du rythme au roman, eh bien ce roman coche toutes les cases. Franziska revient au Manoir de Dranitz, là où elle a vécu avant d’être chassée avec sa mère pendant la Seconde Guerre mondiale. Les retrouvailles avec le manoir sont touchantes mais Franzi réalise que bien des choses ont changé. Jenny, sa petite fille, décide de retrouver Franzi et de découvrir un pan de son histoire. Le contexte historique est bien maîtrisé, je ne me suis pas perdue à suivre les aventures de tous les personnages, tout a été cohérent et très fluide, les pages se tournent toutes seules. L’autrice nous délivre une véritable fresque familiale du XXe siècle où secrets, amours, trahisons, non-dits sont les maîtres mots et où se côtoient suspense et rebondissements le tout mené d’une plume immersive. Plus nous avançons, plus nous comprenons l’impact et les répercussions que les secrets ont sur le présent. J’ai adoré ouvrir les portes de ce manoir, déambuler à l’intérieur, toucher du bout des doigts le mobilier et ressentir toutes ces vibrations que le manoir émane. Il y a un véritable de recherches concernant cette période où de nombreux biens ont été confisqués et jamais restitués. J’ai découvert un pan de l’histoire côté Allemand et sur cette séparation entre Allemagne de l’est et de l’ouest et son impact. Ce roman choral met en avant l’histoire de Franzi et Jenny, femmes courageuses qui font preuve de résilience. Un premier tome introductif qui met bien en avant les personnages, leurs histoires et qui se lit tout seul, idéal pour se déconnecter le temps de quelques heures et partir à la découverte de ce manoir.

Franzi revient à Dranitz, cinquante ans après avoir fui le domaine à la fin de la guerre. Sa famille était de riches propriétaires en Allemagne de l'Est d'un manoir et de terres, et a été chassée par l'Armée Rouge. Le mur de Berlin vient de tomber, Franzi souhaite revoir le manoir de son enfance. Sa petite fille, Jenny, qu'elle ne la connait que très peu, la rejoint. J'ai aimé remonté le temps avec ce roman. On s'attache vite aux personnages de Franzi, qui veut faire revivre le manoir et à Jenny qui veut découvrir son passé. Le jeu avec la temporalité est parfait: on passe des années 90 à l'après-guerre naturellement. C'est le genre de saga que j'adore, elle me permet de découvrir une partie de l'histoire non évoquée dans les programmes scolaires.

Une sacrée saga familiale comme Anne Jacobs nous en a donné l’habitude. Franziska nous compte l’histoire à plusieurs voix, celle de sa jeunesse à la fin de la guerre sous le nom de Franzi, et celle d’aujourd’hui. Au travers de ces deux époques et cette même personne, l’histoire se construit en pointillés. J’ai beaucoup aimé le caractère de Jenny, un peu impétueuse qui semble superficielle sans l’être aucunement. Petite fille de Franzi, elle complète parfaitement le décor. Anne Jacobs écrit bien ces cycles de romans familiaux, et le premier tome de cette série ne fait pas l’exception. A tenter si vous avez aimé les Tamara McKinley par exemple.